Résumé

Andromaque est une femme. La Femme. La femme d’Hector. Hector, l’Homme, le Conquérant, le Héros, le Père. Ce type est vraiment le roi de la ville : il a une Porsche. Et si, plutôt que d’attendre sagement son destin et la mort certaine de son Guerrier de mari, Andromaque se tirait avec un autre ? Et si Andromaque-Pénélope n’était pas
vouée à subir ? Et si tout cela commençait par une quelquonque réunion Tupperware ?
«Andromaque déconstruite, Andromaque sauvée, Andromaque libérée»… Partant avec Johnny, l’amant d’un soir, pour Los Angeles ! Et laissant à son rejeton de neuf ans la tâche de s’occuper de son père, paralytique-entubé depuis que ce salaud de Johnny lui a lâchement claqué le crâne contre la porte blindée de la Maison.
Et voici l’enfer, voici l’enfant, l’Héritier : Puce.
Innocent, différent, pris au piège de ses parents, de leur Dispute-Jeu qui sans cesse recommence, saisi par l’abandon de sa mère, forcé à grandir pour s’occuper du Vieux, lui qui n’a jamais aimé la guerre. Ursula travaille chez Tupperware. C’était pas de bol. Pas de chance, vraiment, d’assister en direct à ce carnage. Témoin de tout. Restée là. Obligée. Veiller sur le Petit, elle qui n’a pas de famille, qui n’a même pas de sexe.
Comment cela finira-t-il ? Devant les caméras. Devant le peuple. Pour que sorte de sa boîte tupperware, la vérité toute nue. Et c’est enregistré ! Entubé !!

Le Teaser

L’équipe

  • Un texte de Lucien Picarantonelli
  • Mis en scène par Alexandre Moisescot
  • Avec Faustine Tournan, Cécile Dallier, Françoua Garrigues, Vincent Jeudy et Jonn Toad
  • Musique Live par Matthieu Philippe de l’Isle et CasseGueule
  • Effets et Régie Générale : Jean-Charles Duboc
  • Vidéo et Projections : Cat Tac et Sebastien Jamain
  • Son : Michaël Filler
  • Lumières : Vincent Tronel /ou/ …. ?
  • Administration : Élodie Ferrer-Fabre

Extrait de la note d’intention

Je cherche la force des rites dyniosiaques.
Je cherche la source du théâtre.
Je cherche le saisissement – saisir le public, le clouer dans l’instant.
Je cherche une représentation qui dure éternellement,
c’est-à-dire qui s’imprime dans le coeur du spectateur.

J’ai le sentiment profond que la force primitive du théâtre se trouve autant dans les joies à déconstruire et les surprises de notre temps que dans la démesure et les rites de la tradition. Le texte de Lucien Picarantonelli est la perle que j’attendais depuis des années. Il est pour moi une clé de voûte, faisant appel à ses grands personnages mythologiques dont il renverse brutalement le destin, pourtant scellé depuis des siècles. La langue y peut être sacrée comme triviale, lyrique comme bourrée d’humour. J’ai tout de suite eu le sentiment qu’il lui fallait de l’espace. J’ai voulu, pour notre première résidence d’une semaine, un vaste et puissant lieu. La Générale à Paris avec ses 300 m2, entièrement exploités pour notre crash-test (tout la hall, les coursives, la mezzanine, les immenses portes donnant sur la rue, les toits, les couloirs, les trottoirs d’en face. Tout. Jouer avec tout. Pour sortir du théâtre et le reconvoquer.
J’ai cherché à utiliser immédiatement des outils scéniques forts : une Porsche est entrée dans le théâtre, il a plus 650 litres d’eau, il a neigé, les torches ont remplacé les projecteurs, les chandeliers ont laissé la place à un bûcher de carbo-glace. Sans autre recette qu’un chapeau. J’ai souhaité ardemment que nous soyons audacieux. Bien que nous n’en soyons qu’au début, je ne voulais absolument pas de texte en mains. Mais du jeu, du vrai jeu, en corps, en esprit, en énergie, en écoute, en espace, en transe. Nous avons ainsi, en sept jours et sans aucun budget, pris le risque de faire théâtre, de donner représentation. Pour autant, il ne s’agissait que d’extraits. J’ai commencé avec la troupe à trouver ce que je cherchais pour cet incroyable texte : une ampleur, une profondeur et une force de saisissement. Il nous faut à tout prix continuer.

Alexandre Moisescot

Une adaptation cinéma pour un moyen-métrage