Le Good Chance Theater est un théâtre itinérant qui se déplace depuis 2015. À l’initiative de deux dramaturges britanniques, Joe Robertson et Joe Murphy –les “deux Joe”– il permet d’offrir aux migrants un moyen d’expression artistique.
Le théâtre s’installe en 2017 en région parisienne où il est accueilli avec un fort enthousiasme. Il s’agit du premier centre de création spécifiquement dédiés aux migrants arrivant à Paris.
Initialement, les deux Joe cherchaient à écrire un pièce consacrée au migrants avant de voir plus grand en adoptant l’idée de créer et d’animer un théâtre éphémère dans la Jungle de Calais, où des milliers d’exilés vivent dans l’attente d’un hypothétique départ vers l’Angleterre.

Le projet à Calais terminé, les migrants ayant réussi à traverser la Manche et les dramaturges britanniques continuent de constituer le projet, qui aujourd’hui est une pièce de théâtre, “The jungle”, en tournée à Londres et à New York.

Le Good Chance Theater est une occasion pour les réfugiés d’exprimer ce qu’ils ressentent, de parler de leur histoire, d’échanger et de montrer leurs talents.

“Nous dormons dans la rue, sous des ponts, derrière des portes. Les gens ne nous regardent même pas. Nous sommes à peine des animaux. Alors quand des britanniques sont venus nous voir et nous proposer de parler et d’oublier nos soucis en jouant… c’était un vrai bonheur. Cela nous redonne le plus important : l’espoir, un futur!”

-Bachir, réfugié afghan.

Direction artistique : Alexandre Moisescot
Assisté de Marie Duverger et Charlotte Bovy
Artistes Bénévoles : Jean-Baptiste Epiard (Gérard Gérard), Pascal Collin (La Nuit Surprise par le Jour), Denis Péan (Lo’Jo), Eva Doumbia (La Part du Pauvre), Jacques Livchine (Théâtre de l’Unité), Rodrigo Ramis (Théâtre des Ailes Ardentes), Henri Alexandre et Vincent Gracieux (Footsbarn Travelling Theatre), Christophe Labas-Lafite (ARIA), Alexandre Leblans (Centre des Arts vivants), Agnès Delachair (Cie 3ème Génération), Yannick Boulanger aka Flako (Cie Les Yeux Fermés), Emilie Poirier (Lili Fourchette), We Free and Exilophone, Emmanuel Saada, Corentin Fila et Yoann Garel, Flora Mougin, Catherine Warburton (La Nef), Aurore Laloy (Service des Urgences Poétiques), Céline Le Gouail (Friction Magazine), CATALA (Laura Clauzel, Tamara Pavan et Cathy Gringelli), Salomé Elhadad Ramon (Cie MINUIT 44), Le Verger Urbain, Natalia Rodriguez (Circle Singing), Sylvie Deguy, Faustine Tournan, Françoua Garrigues, Concerts avec En Veux tu en V’là, Christophe Givois (La Métive), Emmanuel Braudeau (peintre), Youcef Philippon (art culinaire), Eric Bertrand (ATE Action Théâtre), SoFar (Alexandre Morley)

En 2017, le Good Chance Theater s’installe provisoirement à Aubervilliers (93) avant de se poser Porte de la Chapelle à Paris, puis à l’été 2018, place des fêtes dans le 19e arrondissement.

À l’automne 2018, il stationne devant le musée de l’histoire de l’immigration, Porte Dorée à Paris. Situé Porte Dorée, le Good Chance Theater s’est alors un peu éloigné des centres d’hébergements pour réfugiés ce qui a rendu plus difficile la rencontre avec les migrants. Une équipe de bénévoles effectuait alors des tournées dans les campements d’Aubervilliers et de la Porte de la Chapelle pour informer des animations du théâtre.
Pour Alexandre Moisescot, « l’objectif c’est de rentrer [dans le Palais] le plus possible » et faire de cette institution coloniale un nouveau symbole d’accueil à Paris.

Chaque après-midi, une trentaine de réfugiés se réunissent sous les deux dômes blancs du théâtre itinérant pour suivre des ateliers avec des artistes bénévoles. Les activités varient du cirque à l’improvisation au travail de masque, de l’escrime, du théâtre mais aussi de la photographie, de la peinture, de la musique. Dans le dôme, les migrants peuvent mettre leur statut de côté pour être reconnus pour eux-mêmes avant tout et sortir de l’invisibilité.

“L’idée, c’est un ping-pong culturel. Nous ne sommes pas là pour dire : voici la culture, la vraie, celle de l’Occident, on vous la transmet! Ici, c’est un échange. Je montre le masque et en face, on me joue un chant en pachtoune. Je propose une improvisation sur la mort de Johnny et un autre me fera une danse de son pays. Cela crée quelque chose de magique.” -Alexandre Moisescot, le directeur artistique provisoire du Good Chance Theater et directeur artistique de la Cie Gérard Gérard.

Une restitution publique et gratuite des ateliers de la semaine avait lieu tous les samedis après-midi, intitulée le “Hope Show”. C’était un moment artistique, créatif et de partage unique, incluant toutes les disciplines et permettant de rapprocher le public européen des migrants et demandeurs d’asile arrivés en métropole. Sans régler la question de l’intégration des demandeurs d’asile, ces restitutions publiques permettent de créer un dialogue et de faire se rencontrer les gens, afin de déconstruire les idées reçues.

Good Chance dans la presse

L’humanité : « Danser devant un public, c’est partager quelque chose que j’ai toujours adoré faire, mais que je ne faisais plus. » Quand on Alam demande s’il a le trac avant les spectacles, il répond : « Non, nous sommes tous des humains, tous des semblables. Nous n’avons pas à nous craindre, nous sommes là pour échanger et apprendre à nous connaître. »